Définition de LOINTAIN, AINE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : loin-tin, tê-n'

DÉFINITIONS

1
Qui est éloigné du pays où l'on est ou dont on parle.
....De là nous sont venus Tant d'arbres excellents autrefois inconnus, Ou qui ne se plaisaient qu'aux plus lointaines terres
de PERRAULT dans Ép. à la Quintinye.
Des entreprises lointaines réussissent rarement
Il reviendra vainqueur de ces lointains rivages
Climats lointains
Qui est à une grande distance.
Quand, sorti vers le soir des grottes reculées, Il s'égare à pas lents au penchant des vallées, Et voit des derniers feux le ciel se colorer, Et sur les monts lointains un beau jour expirer
Il se dit aussi quelquefois du temps. Les siècles les plus lointains.
Oh ! dans ces jours lointains où l'on n'ose descendre, Quand trois mille ans auront passé sur notre cendre, à nous, qui maintenant vivons, pensons, allons
2
Nature : S. m. Plan situé dans l'éloignement.
On voyait en lointain une ville naissante
de Jean de LA FONTAINE dans Filles de Minée.
Le goût des points de vue et des lointains vient du penchant qu'ont les hommes de ne se plaire qu'où ils ne sont pas
Voyez dans le lointain Capoue ; elle a vaincu le guerrier dont l'âme inflexible résista plus longtemps à Rome que l'univers
Il [le fleuve] serpente et s'enfonce en un lointain obscur
En peinture, le lointain d'un tableau, le plan le plus reculé, celui qui montre les objets plus ou moins noyés dans le vague de la perspective.
Le peintre, dit-on, aurait pu finir davantage ces carnations, ces lointains
C'est une fumée qui s'élève et qui fait fuir les montagnes qui font le lointain [tableau du Poussin]
Les lointains de Vernet sont vaporeux, ses ciels légers
Sous l'arcade, un escalier qui conduit vers la rive du lac ; au delà, un lointain, une campagne

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Si [je] m'i comfort [en son souvenir], quant ele m'est loingtaine [absente]
dans Couci, VIII
2
XIIIe s.
En un lointain pays [qu'elle] en soit tantost menée
dans Berte, XVI
Selonc ce qu'elle estoit de ses amis lointaine [éloignée]
dans ib. L
[Ma fille] Se fait ainsi haïr [de] gent voisine et lointaine
dans ib. LXXIV
Se tere eschiet de costé à celi qui est mariés comme d'oncle ou d'antain [tante], de frere ou de sereur, ou de plus lointaing degré de lignage
de Philippe de BEAUMANOIR dans XIII, 13
3
XIVe s.
Ceulx [les chiens] qui sont trop hastifs, trop loingtains
dans Ménagier, III, 2
4
XVe s.
Conseillé fut que .... les lointains des lointaines marches d'Auvergne, du Dauphiné .... s'en retourneroient tout bellement en leur pays
5
XVIe s.
Les coups de leurs fondes n'estoient pas moins certains et loingtains
de Michel de MONTAIGNE dans I, 363
Les exils loingtains et solitaires, les prisons perpetuelles
de Michel de MONTAIGNE dans I, 228
Nous sentons un plaisir singulier à escouter ceulx qui retournent de quelque loingtain voyage
de Jacques AMYOT dans Préf. XIV, 42
Elle vouloit s'en aller habiter en quelque terre sur l'Ocean, loingtaine de la mer Mediterranée
de Jacques AMYOT dans Ant. 90

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. lonhdan, lunhdan, loindan ; ital. lontano ; d'un latin fictif longitanus, dérivé de longus, long.